Les chiffres (effarants) du gaspillage textile en France

La France recycle encore une faible part de ses vêtements alors que l’enjeu est de taille.

A force de campagnes de sensibilisation et d’efforts de pédagogie, notamment dans les émissions télévisées sur la cuisine, les Français ont pris conscience du gaspillage alimentaire. Le gaspillage textile est en revanche encore méconnu, alors que les enjeux sont tout aussi importants. France 5 a donc décidé de se pencher sur la question et diffuse dimanche à 20h40 un documentaire intitulé Vêtements, n’en jetez plus !

Europe 1 l’a visionné en avant-première et en a tiré plusieurs chiffres édifiants.

30 kg d’habits achetés chaque année. Un chiffre permet de prendre la mesure du problème : une femme achète en moyenne 30 kg de textile par an, d’après le documentaire Vêtements, n’en jetez plus ! Vous trouvez que cela fait beaucoup ? C’est pourtant dans la moyenne des pays européens les plus riches, à l’image du Royaume-Uni, où chaque personne achète en moyenne 20 kilos de vêtements par an, tous sexes confondus.

Moins d’un quart de nos vêtements sont recyclés. A l’échelle du pays, les Français achètent environ 700.000 tonnes de textile, qu’il s’agisse de vêtements, de linge ou de chaussures. Mais en fin de chaîne,moins d’un quart de ces achats se retrouvent dans les filières de recyclage : les associations de collecte de vêtements traitent en moyenne 160.000 tonnes par an. Pour revenir à l’échelle individuelle, la France recycle seulement 2,5 kilos de textile par an et par personne, c’est-à-dire deux fois moins que les Allemands.

114 euros d’habits jamais portés dans chaque logement. La France a donc des progrès à faire en termes de recyclage mais aussi de comportement. Nous achetons bien plus d’habits qu’auparavant, notamment à cause des magasins ayant généralisé les petits prix et la fast fashion, à l’image de H&M, Zara ou encore Primark. Sauf que ces achats ne sont pas toujours utiles : on estime que chaque logement renferme l’équivalent de 114 euros de vêtements qui ne sont jamais portés. Ce que confirme un autre chiffre avancé par le site spécialisé Planetoscope : 60% des Français ont des vêtements qu’ils ne portent jamais.

442 millions d’euros jetés chaque année. La France a donc de la marge pour arriver à une utilisation plus efficiente de ses habits, d’autant que ces vêtements jetés représentent une mine d’or : l’équivalent de 442 millions d’euros. Certaines entreprises l’ont bien compris et ont investi le secteur du recyclage des vêtements, souvent en coordination avec le monde associatif.

Par Gabriel Vedrenne

16h34, le 06 mai 2016, modifié à 14h33, le 07 mai 2016

http://www.europe1.fr/economie/les-chiffres-du-gaspillage-textile-2738608

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Turquie: Des enfants syriens exploités par de célèbres marques de vêtements

SOCIETE Du côté de chez H&M, on assure que la collaboration avec les usines incriminées a cessé immédiatement…

Les usines turques de plusieurs grandes marques de textile mondialement connues sont accusées par l’ONG Business and Human Rights Resource Centre de compter parmi leurs employés des enfants syriens, arrivés dans le pays en tant que réfugiés.

« Protéger les réfugiés dans leur chaîne de production »

L’organisation, dont le rapport publié, ce lundi, a jeté un nouveau pavé dans la mare du prêt-à-porter, déplore d’ailleurs que « peu de grandes marques de vêtements prennent les mesures nécessaires pour protéger les réfugiés dans leur chaîne de production ».

Spécialisée dans les recherches sur l’éthique des grands groupes industriels,Business and Human Rights Resource Centre s’est donc félicitée de la réaction de deux géants mondiaux du textile cités dans le rapport. Next et H & M ont, en effet, immédiatement décidé de mettre un terme au travail d’enfants sur les chaînes de production de trois usines turques appartenant à leurs fournisseurs (deux pour Next et une pour H & M).

Burberry, ASOS, Hugo Boss ou Marks & Spencer

Une volonté réelle puisque Next a d’emblée envoyé à tous ses sous-traitants un code de conduite insistant sur l’interdiction d’employer des travailleurs sans permis, parmi lesquels les enfants. Du côté de chez H & M, on assure que la collaboration avec les usines incriminées a cessé immédiatement.

Une réaction que l’ONG aurait aimé constater chez l’ensemble des 28 marques contactées pour un questionnaire préliminaire sur le sujet. Parmi ces marques, quatorze n’ont pas souhaité répondre. Il s’agit entre autres de Burberry, de ASOS, de Hugo Boss ou de Marks & Spencer.

Pour rappel, plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, a affirmé, ce dimanche, l’agence de coordination policière Europol. Une agence qui craint que nombre d’entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.